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Salies-de-Béarn – La gare fin 1800 et aujourd’hui

Il fut un temps, bien avant le réseau autoroutier qui pollue et défigure nos paysages, où les déplacements des gens et des marchandises se faisait essentiellement par le chemin de fer. Dans la plupart des zones, même faiblement peuplées, les gens disposaient d’une gare à proximité. C’était le cas pour Salies de Béarn.

La gare de Salies de Béarn était située sur la ligne Puyoô-Mauléon. Cette ligne qui appartenait à la Compagnie Du Midi a été ouverte les 22 décembre 1884 (Puyoô Autevielle) et 11 avril 1887 (Autevielle Mauléon). Elle desservait les villes de Puyoô, Salies-de-Béarn, Castagnède-de-Béarn, Escos/Labastide, Abitain, Autevielle, Sauveterre-de-Béarn, Arrive, Rivehaute, Nabas, Charre, Espès/Undurein, Abense-de-Bas, Viodos, et enfin Mauléon-Licharre.

Électrifiée en courant continu 1500 volts de 1930 à 1971, elle fut fermée au trafic voyageurs le 2 mars 1968 et au trafic marchandises le 1er avril 1989. Elle a finalement été déclassé en 1991 et la dépose des voies s’est déroulée de 1991 à 1996.

La gare accueille aujourd’hui l’école de musique de la ville.

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Fin 1800, la gare de Salies de Béarn était située dans le département des Basses-Pyrénées. Ce département ne deviendra les Pyrénées-Atlantiques qu’en 1969. Son altitude de 53,80 mètres est gravée dans la pierre.

Très prisée par les curistes et disposant d’un casino, ainsi que de nombreux hôtels de luxe, Salies de Béarn attirait de nombreux visiteurs tout au long de l’année.

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La photo de la gare ci-dessous était déjà présente sur une carte postale qui voyageait au début du siècle dernier. Nous pouvons donc la dater à fin 1800.

Gare de Salies-de-Béarn fin 1800Gare de Salies-de-Béarn en 2022

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On constate du premier coup d’œil que le petit bâtiment à gauche attenant à la gare a été agrandi. Il possède en effet 3 ouvertures en arcade de nos jours, contre seulement 2 à l’époque.

Je ne connais pas la date exacte de cette extension, mais elle doit dater du début du siècle dernier. En effet, la plus ancienne prise de vue aérienne disponible sur le portail IGN date de 1938, et bien que la photo ne soit pas de très bonne qualité, on distingue très bien que l’empiétement du bâtiment est identique à celui actuel.

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Quant au côté droit, une extension a été ajoutée, très certainement à la même époque.

Lorsque l’on observe de plus près la base du bâtiment faite de pierres apparentes, on remarque que les pierres d’origines qui composaient le flanc droit du bâtiment ont été déplacées en façade lors de cet agrandissement. Ceci pour une raison esthétique évidente, surtout lorsque l’on regarde le flanc droit d’aujourd’hui ainsi que l’arrière de la gare, on constate que les nouvelles “pierres” ont été grossièrement dessinées à même l’enduit de façade.

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La photo suivante est intéressante. D’après les informations que j’en ai, elle serait datée de 1973, et nous montre un train de marchandise à quai.

Gare de Salies-de-Béarn en 1973Gare de Salies-de-Béarn en 2022

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On distingue très bien que cette locomotive tracte des wagons de marchandise et non de voyageurs, ce qui corrobore les informations indiquant que cette ligne Puyoô-Mauléon a été fermée aux voyageurs le 2 mars 1968 (ou 1969 selon les sources).

Côté voie, la gare a perdu son auvent, et l’endroit où se trouvaient les voies fait place à un jardin communautaire.

Gare de Salies-de-Béarn fin 1800Gare de Salies-de-Béarn en 2022

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Plus aucun train ne passe à Salies de Béarn depuis 1989. Les rails ont disparu et la voie ferrée a été transformée en voie verte.

La superposition des photos d’avant et de maintenant fait planer une ambiance étrange et fantomatique, avec des chevaux tirant des attelages hors du temps, des trains fantômes, et des voyageurs attendant des trains qui ne viendront jamais plus.

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Jean-Paul Belmondo à Biarritz en 1973 et aujourd’hui

Le 6 septembre dernier nous quittait un monstre du cinéma français. En effet Jean-Paul Belmondo est décédé à l’âge de 88 ans, nous léguant plus de 80 films, devenus cultes pour beaucoup. J’ai donc souhaité rendre hommage à ce grand acteur, jalon du cinéma français, à la manière dont je l’avais fait pour Johnny Hallyday.

Parmi ces films, il y a Stavisky, sorti en 1974 où Bebel interprète le rôle d’Alexandre Stavisky. Ce film raconte, de 1933 à 1934, l’empire d’Alexandre Stavisky, escroc de charme, qui avait ses lieux de rendez-vous : le Bonheur à Biarritz, les affaires à Paris, la chute à Bayonne, la mort à Chamonix. Après « L’Héritier » et « Le Magnifique », Belmondo voulait refaire un film sur ces années 30, qui le fascinaient…

Une partie du tournage a donc eu lieu à Biarritz en 1973, et il semblerait que Bebel ait profité d’un samedi, le 13 octobre 1973 selon France Culture, pour faire un peu de tourisme dans la ville. C’est donc 48 ans plus tard, presque jour pour jour, que nous allons prendre le temps de refaire une partie de la balade de Bebel.

Les photos prises ce jour-là montre un Bebel qui visite le quartier de La Grande Plage, pas loin du Rocher de la Vierge ainsi que de l’Hôtel du Palais. Cette photo a été prise en haut du sentier pédestre qui relie la place Bellevue, au boulevard du général De Gaulle qui longe la Grande Plage.

Jean-Paul Belmondo à Biarritz en 1973Jean-Paul Belmondo à Biarritz en 2021

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L’endroit exact où a été prise cette photo n’a pas été trop dur à retrouver, en se basant sur les rambardes qui bordent tout le long de ce petit chemin. Il se situe tout en haut de celui-ci. À l’époque, on pouvait de cet endroit admirer un magnifique panorama donnant sur la Grande Plage, le Casino sur la droite, et l’Hôtel du Palais au fond. On arrivait même à voir clairement le phare au loin.

La partie droite de la rambarde a été quelque peu modifiée mais la partie gauche est identique. Il est amusant de remarquer la fissure de forme sinusoïdale aux pieds de Bebel sur la photo de 1973. Elle est toujours présente de nos jours, et l’herbe en profite pour y pousser en épousant parfaitement sa forme.

De nos jours, comme trop souvent, la végétation qui a poussé au cours des décennies a complètement bouché la vue. De l’endroit où se tenait le photographe de l’époque, on ne voit plus aujourd’hui que buissons et arbustes.

Une meilleure gestion de l’envahissement par la végétation aurait permis encore de nos jours, de contempler le même panorama que Bebel à l’époque.

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Continuant sa balade, Bebel a donc suivi ce chemin pour arriver à hauteur du petit square qui borde le boulevard du Général De Gaulle, au pied du Centre de Congrès Bellevue.

Jean-Paul Belmondo à Biarritz en 1973Jean-Paul Belmondo à Biarritz en 2021

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De cet endroit, Bebel pouvait admirer La Grande Plage, dont on a vu sur la photo précédente qu’elle était beaucoup moins fréquentée et donc beaucoup plus authentique.

Le bâtiment est facilement reconnaissable, et cette partie du quartier n’a pratiquement pas changé. Même en remontant le temps, on ne distingue pas vraiment de différence entre cette partie de Biarritz avant et après.

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Enfin, la suite logique de cette promenade est d’aller faire un petit tour sur la Grande Plage. Et Bebel toujours fidèle à lui-même semble ne pas avoir résisté à l’envie de faire une cascade en sautant sur le sable depuis la rue en surplomb !

Jean-Paul Belmondo à Biarritz en 1973Jean-Paul Belmondo à Biarritz en 2021

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La Grande plage en 1973 connaissait déjà quelques bâtiments mais était tout de même beaucoup moins étouffée de constructions qu’aujourd’hui.

En ce mois d’octobre 2021, à l’heure du Covid, des masques, et des restrictions de libertés, il serait vraiment salutaire que nous puissions réellement remonter le temps afin de voir Bebel nous refaire sa cascade sur la plage de Biarritz.

Repose en paix Bebel. Et un grand merci pour tout.

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Salies-de-Béarn – Le château de Mosqueros en 1930 et aujourd’hui

Le premier shooting de cette année 2021 sera sous forme de souvenir pour ma grand-mère maternelle à l’occasion de son anniversaire. Elle est née le 12 mars 1916, et décédée en 1995. Son histoire est celle de nombreux russes blancs qui ont du fuir la Russie bolchevique après la révolution de 1917. Arrivée en France, elle est temporairement scolarisée en 1929 à la Maison de l’Enfant russe, située dans le château de Mosqueros, à Salies-de-Béarn.

La Maison de l’enfant russe est créée par le duc Alexandre de Lechtenberg. Son histoire commence lorsque le couple Leuchtenberg loue à la commune de Salies le domaine de Mosqueros, composé d’un château, de dépendances, d’un jardin, d’un parc et de terres pour un total de plus de 11 hectares. Il s’acquitte d’un loyer de 17000 francs annuel et a à sa charge tous les travaux de réhabilitation et de réparation d’entretien ainsi que les grosses réparations (toit, arrivée d’eau, électricité, etc.). Le bail de location est conservé aux archives départementales des Pyrénées Atlantiques.

Les Leuchtenberg quittent la villa Nadia à Anglet pour s’installer définitivement à Salies-ce-Béarn dans la maison de bienfaisance de 1929 à 1964. L’association est inaugurée le dimanche 11 août 1929 à Salies-de-Béarn en présence de nombreuses personnalités.

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Cette association avait pour but d’assurer aux enfants de nationalité russe ou française un séjour au grand air, agrémenté de cours de gymnastique.

L’accent était mis sur le bon air, l’alimentation et les soins médicaux que recevaient les enfants. Cet accent mis sur la santé s’explique par l’extrême pauvreté de nombreuses familles issues de l’immigration russe dans les années trente (source).

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Bien que chanceux d’être dans cette association, ces enfants n’étaient pas épargnés par les rudesses de l’époque, en témoigne cette photo d’un dortoir de l’association qui serait aujourd’hui très certainement passible d’une fermeture administrative.

Voyons maintenant la Maison de l’enfant russe de nos jours.

Château de Mosqueros en 1930Château de Mosqueros en 2021

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La face principale au nord du château est encore facilement reconnaissable de nos jours.

Château de Mosqueros en 1930Château de Mosqueros en 2021

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Seul le ravalement de la façade a changé, la toiture et même les volets semblent d’époque.

Château de Mosqueros en 1930Château de Mosqueros en 2021

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Il en est de même pour la façade sud. La photo a été plus compliquée à prendre, la végétation et les constructions nouvelles m’ont quelque peu compliqué la tâche.

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En effet, aujourd’hui le château de Mosqueros a complètement été réhabilité. Il comprend une aire de jeux pour les enfants, une base de loisirs avec terrains de sport, rampe de skateboard, …

Maison de l'enfant russe dans les années 30Maison de l'enfant russe en 2021

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Les enfants sont partis, la plaque de l’association a été décrochée, et si nous faisions revivre ce lieu tel qu’autrefois, juste l’espace d’un instant…

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Pour les amateurs de vieux châteaux, un peu d’urbex dans un château de la région.